Vétérinaires & réseaux sociaux : le défi déontologique !

Quel établissement vétérinaire ne possède pas sa page Facebook aujourd’hui ? Partage d’informations, fidélisation de la clientèle ou même recrutement : qu’on le veuille ou non, les réseaux sociaux font partie intégrante de notre activité. Mais que nous permet exactement le Code de Déontologie ?

Zoom express sur l’adaptation du Code de Déontologie à l’ère numérique

Historiquement conçu pour garantir une conduite éthique et centrée sur le bien-être de l’animal, le Code de Déontologie a dû s’adapter pour guider au mieux la profession dans un environnement numérique en constante évolution.

Le développement des réseaux sociaux offre de nouvelles opportunités aux vétérinaires mais introduit également de nouveaux défis. L’ère numérique nécessite des compétences nouvelles et une compréhension approfondie des conséquences de chaque action sur le web.

Révisées pour la dernière fois en 2015, certaines sections de ce document sont désormais directement applicables à la gestion numérique.

Feu vert pour les vétérinaires ?

Depuis 2015, la communication est plus libre dans la forme et le contenu. Cette liberté s’accompagne néanmoins d’une responsabilité qui n’est pas à prendre à la légère. Finalement, à tout bien réfléchir, la question n’est pas tant de savoir ce que le Code “permet”, mais plutôt comment nous guide-t-il pour maintenir une certaine intégrité dans le monde numérique ?

L’article R242-35 précise les devoirs et obligations des équipes soignantes en termes de communication et d’information.

Ainsi, “la communication du vétérinaire ne doit pas porter atteinte au respect du public ni à la dignité de la profession. Toute communication préserve le secret professionnel auquel les vétérinaires sont tenus. Elle doit être loyale, honnête et scientifiquement étayée. Elle ne doit pas induire le public en erreur, abuser sa confiance ou exploiter sa crédulité, son manque d’expérience ou de connaissances”.

Jacques Guérin, actuellement Président du Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires, interviewé par la CMV il y a quelques mois précisait qu’il est donc possible de faire de la publicité sur tous supports (internet, cinéma local) seulement si les informations diffusées sont “conformes et ne revêt pas l’aspect d’une communication commerciale”. Vous pourrez découvrir l’entièreté de cette interview sur ce lien : https://www.campus-management-veterinaire.fr/reputation/droits-devoirs-communication-veterinaire/)

Et concrètement : qu’ai-je le droit d’écrire ?

Les établissements vétérinaires ayant fait le choix d’une communication numérique doivent donc maintenir un équilibre certain entre une communication libre et le respect des règles imposées.

  • Préservation du secret professionnel : pas le droit de poster la photo de l’un de vos cas cliniques sur les réseaux sociaux ou de citer le nom du propriétaire, sans son autorisation préalable. Le secret professionnel pourrait être violé si l’animal ou le propriétaire était reconnu.
  • Respect du public et dignité de la profession : l’équipe soignante doit se comporter de manière professionnelle en toutes circonstances et éviter de partager des contenus inappropriés qui pourraient nuire à la réputation de la profession.
  • Loyauté et honnêteté : s’assurer que les affirmations publiées sont vraies, soutenues par des preuves scientifiques et ne sont pas écrites dans un but unique de vendre (dans le cas de la promotion d’un nouveau service, tel que la physiothérapie par exemple).
  • Abus de confiance ou exploitation de la crédulité : pas le droit d’utiliser un langage alarmiste ou effrayant pour pousser les propriétaires à réaliser des soins.
  • Offre commerciale ou promotionnelle : la publicité promotionnelle est interdite. Certains sacs de croquettes arrivent à péremption et vous souhaitez les vendre vite ? On oublie les 20% de réduction exposées sur les réseaux sociaux !

Sensibiliser et former vos équipes

Ce sont principalement les ASV qui gèrent la partie communication sur les réseaux sociaux.

Il est certain que les points soulevés paraissent logiques, mais un dérapage arrive vite. Si vous avez le souhait de communiquer, et notamment sur le web, voici quelques points primordiaux à instaurer auprès du personnel en charge de cette tâche :

  • Fournir des directives claires en matière de comportement, par le biais de réunions ou sessions de formation ;
  • Se tenir informé des évolutions des médias sociaux, ceux-ci en constante évolution ;
  • Vérifier régulièrement les publications en ligne.

Les médias sociaux sont omniprésents, les canaux se multiplient : Facebook, Instagram, Linkedin, Tik-Tok, chacun avec ses propres codes, ses propres tendances et formats. Nous attachons de l’importance à notre e-réputation et avons le pouvoir d’influencer grâce aux médias sociaux. Une bonne connaissance de nos droits et devoir permettra une communication éthique et surtout… plus sereine.

Stéphanie EVRARD

Sources : https://www.veterinaire.fr/la-profession-veterinaire/la-reglementation-professionnelle/code-de-deontologie

https://www.lepointveterinaire.fr/actualites/actualites-professionnelles/150615-de-l-histoire-du-code-de-deontologie.html#:~:text=Le premier code de déontologie vétérinaire dont les archives sont,hui est celui de 1954.

https://www.campus-management-veterinaire.fr/reputation/droits-devoirs-communication-veterinaire/

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