Alerte surmenage : des clés pour le reconnaître et surtout le combattre

Selon le Larousse, le surmenage est un ensemble de troubles consécutifs à une activité physique ou intellectuelle exercée au-delà du seuil de la fatigue. Comment prévenir une telle situation ? 

Vétérinaire… un métier idéalisé… et pourtant

Le vétérinaire est un soignant engagé, prenant en charge non seulement la souffrance physique d’un animal mais aussi la détresse psychologique de son propriétaire, le tout accompagné d’un aspect financier qui devient parfois un obstacle aux soins. Ajoutez à cela un recrutement difficile et une surcharge de travail et l’on obtient un mélange propice à des situations de surmenage. 

Il est faux de croire que seules les personnes fragiles sont touchées par le surmenage. L’étude du CNOV et Vétos-Entraide le précise : la profession vétérinaire est exercée par passion et nécessite une forte implication personnelle. Les vétérinaires se sentent investis d’une mission de protection animale. Selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), un décalage important entre les attentes d’une personne et la réalité du travail peut entraîner une fatigue mentale et conduire à une remise en question de son engagement initial. Comment se protéger de cette situation ?

4 clés pour préserver sa santé mentale

  1. Etablir des limites

Se préserver consiste à ne pas tout permettre à la clientèle, en d’autres termes apprendre à dire non. Être empathique et dévoué ne signifie pas se surinvestir en se privant soi-même de tout ou partie de sa vie privée. Il est primordial de respecter son temps de travail, s’accorder repos et distractions nécessaires à un épanouissement certain. L’équipe peut ainsi instaurer une politique claire (horaires, gestion des urgences…) et mettre en place des actions de communication afin d’être transparente sur le fonctionnement de la structure et surtout de s’y tenir. 

  1. Reconnaître et accepter ses propres besoins

Se sentir fatigué est un état qu’il faut savoir repérer. Les vétérinaires sont présents à tout moment, faisant face à une exigence certaine et une médicalisation de plus en plus importante (étude Ipsos https://www.ipsos.com/fr-fr/lobservatoire-des-francais-et-de-leurs-animaux-de-compagnie). Il faut identifier des moments de la journée permettant la récupération ce qui peut être d’une grande aide, à condition de s’y tenir. 

Prendre le temps de s’accorder une pause-café, se reposer avec une micro-sieste ou juste simplement se rendre aux toilettes est une façon de prendre soin de soi et de favoriser son efficacité. Un sentiment de fatigue sera contre-productif, il est nécessaire de recharger ses batteries pour mieux repartir, quitte à se bloquer un petit espace-temps dans le planning.

  1. Gérer son stress par le développement personnel

Certaines activités peuvent aider à se détendre et à se recentrer sur soi-même : 

  • La relaxation est une technique efficace pour réduire la tension musculaire et l’anxiété et peut être appliquée de différentes manières : respiration profonde, visualisation guidée https://www.youtube.com/watch?v=7nBcdlry-U4 ou même par la pratique du yoga. 
  • La méditation permet une meilleure compréhension de soi et du monde qui nous entoure. Vous pouvez essayer la méditation guidée avec l’application “Petit Bambou” ou tester une séance de 3 minutes avec ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=xExXY61snH0 
  • La cohérence cardiaque est une technique simple et discrète de contrôle de la respiration, régulant l’anxiété en agissant sur le rythme cardiaque. En inspirant et expirant pendant 5 secondes à un rythme d’environ 6 respirations par minute, cette pratique peut réduire le stress en seulement 5 minutes :https://www.youtube.com/watch?v=UXgQDMQBTSY 
  1. Prendre soin de soi

C’est évident, mais pas tant que ça : on le sait, mais on ne prend pas le temps de… Afin d’éviter le surmenage, il est essentiel de maintenir une bonne hygiène de vie : 

  •  Manger sainement ;
  •  Pratiquer un sport (et loisirs) ;
  •  Prendre le temps de bien dormir ;
  • Se ressourcer en déconnectant complètement du travail pendant les temps libres :  cela signifie ne pas vérifier ses mails, appeler les clients, gérer les réseaux sociaux professionnels ou autre… Le droit à la déconnexion, en vigueur depuis 2017, a été mis en place pour protéger la santé mentale des travailleurs, y compris les dirigeants. 

Le surmenage peut affecter la vie privée et même conduire parfois jusqu’au burn-out. Quel vétérinaire ne connaît pas aujourd’hui, dans son entourage, un confrère ou consœur concerné(e) ? Rien n’est plus important que votre santé mentale. Si vous vous sentez surmené(e), des dispositifs d’accompagnement sont disponibles, tels que celui proposé par l’association SPS: https://www.asso-sps.fr/prise-en-charge/psychologique/dispositif-sps N’hésitez pas à vous faire accompagner. 

– Stéphanie Evrard

Sources

Thèse Vétos Entraide  » Le Syndrome d’épuisement professionnel des soignants ou burn-out chez les vétérinaire »

Epuisement professionnel ou burnout : Quand l’investissement professionnel devient trop lourd à porter -INRS

Observatoire des français et de leurs animaux de compagnie – IPSOS

Rapport CNOV et Vétos Entraide mai 2022

GP-FR-NON-230600016

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