La folie des rachats de cliniques vétérinaires

Graham Garrison – Today’s Veterinary Business – Septembre 2022

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« Si vous êtes un vétérinaire âgé de 55 à 65 ans, vous avez passé les dernières décennies à mettre en place une belle clinique, et les gens arrivent et veulent payer plus que vous n’auriez jamais rêvé dans votre imagination la plus folle. C’est vraiment difficile de refuser », a déclaré Volk, consultant senior chez Brakke Consulting qui analyse le marché vétérinaire.

2021, une année charnière

Avant 2021, la consolidation avait tendance à augmenter à un rythme régulier. Les premières offres de consolidations par des entreprises comme VCA représentaient cinq à six fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (EBITA) des établissements vétérinaires. Ces valeurs ont progressivement grimpé jusqu’à 8 à 10 fois. Mais en 2021, les réseaux de cliniques ont offert jusqu’à vingt fois l’EBITDA pour certaines cliniques.

En effet, certains investisseurs estiment la résilience et la valeur des vétérinaires en particulier pendant la phase de pandémie. Quelques investisseurs ont également craint de manquer le coche sur le segment florissant des activités vétérinaires.

Pourquoi cet engouement ?

Les réseaux investissent dans les cliniques vétérinaires à la fois pour en faire un investissement en cas de revente mais également pour réellement gagner de l’argent en améliorant financièrement l’exploitation des établissements détenus.

En effet, grâce aux points suivants qui sont particulièrement surveillés, certaines cliniques peuvent nettement améliorer leurs performances financières :

  • être plus rigoureux sur les dépenses de l’entreprise en retirant ce qui peut concerner les financements personnels des associés vétérinaires (voyages, voiture, etc…) ;
  • optimiser les achats auprès des fournisseurs grâce à la force du nombre d’établissements du réseau ;
  • ajouter des services comme les plans de santé qui sont plus rentables grâce à une meilleure efficacité marketing.

Un marché qui approche de la maturité

Selon Volk, les réseaux approchent près de 50 % du marché total des soins pour animaux de compagnie aux Etats-Unis grâce à 25 à 30% des établissements généralistes et 75% des établissements spécialisés.

Le marché ralentit mais certains grands réseaux vont en acquérir de plus petits. Les acquisitions d’établissements individuels vont également ralentir car parmi les établissements qui sont encore indépendants :

  • certains ne veulent pas vendre ;
  • certains ont une activité insuffisamment rentable ;
  • certains ont une structure de gouvernance qui ne facilite pas le rachat.
  • certains ont trop de verrues financières.

Cependant, les établissements indépendants vont continuer à exister et d’ailleurs de nouvelles cliniques indépendantes ouvrent chaque jour de sorte que les réseaux ne détiendront jamais 100% du marché.

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Le campus sur les réseaux