Attirer et retenir les collaborateurs un nouveau challenge pour les structures vétérinaires ?

Plus de 500 jeunes vétérinaires sont diplômés des écoles françaises chaque année, et les annonces toujours nombreuses dans les journaux professionnels. Il n’y a donc pas d’inadéquation entre offre et demande dans le secteur de l’exercice libéral. Pourtant, il n’est pas rare d’entendre parler de difficultés à recruter ou à garder des salariés. Finalement, le nerf de la guerre n’est-il pas le même pour toute entreprise quel que soit le secteur d’activité : attirer et retenir ses salariés ?

Comprendre les besoins pour mieux y répondre

Former un jeune salarié représente un investissement significatif. C’est donc souvent une déception pour l’employeur de les voir partir au bout d’un an.

De manière générale, un salarié heureux au travail sera plus fidèle et motivé. L’employeur doit donc être à l’écoute des besoins et des attentes de ses équipes afin de mettre en place un système « gagnant-gagnant » qui sera également à l’avantage de l’entreprise (moins de turn-over, salariés impliqués, créatifs et innovants).

Une étude de 2014 conduite par l’organisation « Cercle pour la motivation », a identifié les sources de motivation principales au travail : outre le sens de la mission confiée, la qualité des relations dans l’équipe et la possibilité de développer ses compétences sont des leviers clés.(5)

Dans une autre enquête de Deloitte et Cadremploi de 2015 sur le « bonheur au travail » (4), conduite auprès de 1 800 salariés de tous secteurs d’activités, c’est la reconnaissance qui apparait comme un critère déterminant pour la qualité de vie au travail (76 % des personnes interrogées), tout comme le respect, l’écoute et l’équité. Viennent ensuite le contenu du travail, le mode de management, et l’équilibre vie privée et vie professionnelle.

De nouveaux challenges : féminisation de la profession et chocs des générations

La profession vétérinaire s’est profondément transformée ces 10 dernières années. La proportion de femmes n’a cessé d’augmenter, avec une atteinte de la parité en 2017. Elles prêtent plus d’attention à l’environnement de travail et à l’équilibre de vie ou la convivialité du milieu de travail (30 % vs. 23 % chez les hommes). (5)

Par ailleurs, comme pour les autres professions, les besoins et le rapport au travail des salariés ont été largement transformés par l’entrée dans la vie professionnelle de la génération Y.

Ces jeunes salariés, nés entre 1978 et 1996, cassent les codes établis et déroutent parfois les employeurs car ils refusent de reproduire le même schéma que leurs parents en plaçant le travail au premier plan(2). Ils sont donc parfois mal compris par leurs aînés. Pour eux, un emploi stable n’est qu’une attente secondaire.

Ils ont la culture du « donnant-donnant » et attendent des contreparties à leur engagement professionnel. Outre de bonnes conditions de travail, ils souhaitent qu’on leur fasse confiance et que l’on favorise le développement de leurs compétences(1). Ils accordent plus d’importance à la convivialité de leur milieu de travail et à l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle que la génération X. (5)

Attirer et retenir : une évolution nécessaire du management.

Le rôle du manager

En 2017, un salarié va rechercher avant tout une entreprise dans laquelle il fait bon travailler, où il sera écouté, reconnu et où ses attentes seront prises en compte.

Les techniques de management et de recrutement doivent donc évoluer. L’institut allemand Fraunhofer a ainsi défini le concept et les missions du « manager positif » (4) :

  • Développer un environnement de travail agréable pour les salariés ;
  • Être accessible : s’assurer d’être quelqu’un vers qui ils peuvent se tourner ;
  • Développer les canaux de communication pour favoriser les échanges d’information et les idées ;
  • Analyser régulièrement les besoins des salariés à travers un système de feedback ;
  • Donner des opportunités d’apprendre régulièrement.

Séduire et fidéliser les Y

C’est la fin de l’annonce lapidaire « Clinique vétérinaire cherche ALD. Tel : ….. ». Aujourd’hui, pour recruter les jeunes de la génération Y, il faut se situer au niveau de la séduction, et les surprendre.

L’emploi proposé doit être une véritable expérience de vie et plus simplement alimentaire. En attente de réelles responsabilités, ils ont besoin de se sentir écoutés et que leurs idées soient prises en compte, même s’ils ne sont que salariés. Il ne faut donc pas hésiter à les impliquer dans des projets, et à leur faire confiance.(2)

La clarté des objectifs et des missions est pour eux une priorité, tout comme un manager exemplaire qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte avec eux.(1) La communication et les échanges doivent être favorisés, par exemple grâce aux nouveaux outils connectés : applications de chat, blogs, réseaux sociaux.

La souplesse dans l’aménagement du temps de travail, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, sont également essentiels.

Des pistes simples et faciles à mettre en place en structure vétérinaire

  • Accorder de l’importance à la rédaction de son annonce de recrutement, qui doit permettre de se différentier en mettant en avant la « culture » et l’état d’esprit de la clinique
  • Impliquer les salariés dans des projets de développement de la clinique (communication externe, réseaux sociaux…)
  • Favoriser le développement professionnel et la formation continue
  • Favoriser l’équilibre vie professionnelle / vie privé
  • Écouter et encourager les idées
  • Favoriser la communication dans la clinique et l’esprit d’équipe grâce aux nouveaux outils connectés (blog, groupes réseaux sociaux), réunions d’échange…
  • Mettre en place un système d’entretiens réguliers permettant de recueillir les avis et besoins de l’équipe.

(4) Iforpro.com et www.ilonabuergel.de, Fraunhofer IAO: KAI®JOB-PROFIL “FEELGOOD-MANAGER/IN” WISSENSWERTES ZU JOB, TEAM UND ARBEITGEBER, 17. 12. 2013)
(5) www2.deloitte.com/fr/
(6) www.cerclepourlamotivation.com

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